Safaa Fathy

La ville

Les rues de la grande ville

Sont un deuil d'été

Et son air

Est un souffle pâle.

Aux frontières les déserts se préparent.

Le lieu est un otage

Et les grands yeux brillent de noirceur.

Le cœur de cette ville

Est un liquide riche de finitude.

Les voies qui mènent au ciel

S'arrêtent aux confins des nuages.

Et sur les hauteurs,

Reposent les symboles de la surdité.

Sourd est l'air. Sur la ville

rampe Une épidémie.

Et les passants, pour éviter la route Se bousculent

Se battent

Ils avalent l'air stagnant ... aux

terrasses des cafés.

Vide d'oiseaux

Le ciel de cette ville antique.

Ses enfants dansent en toute quiétude.

Ses habitants

S'arrêtent, et s'arrêtent, épuisés. Ils s'habituent.

Et sur les minarets poussiéreux

S'égosillent des gorges fatiguées

En un cri ultime.

 The City

 

The streets of the big city

Are a summer mourning

And its air

A pale breath

 

At the frontiers, the deserts are on alert

The place is a hostage

And the big eyes shine with darkness.

 

The heart of this city

Is a liquid rich with finitude.

The ways which lead to the heavens

Stop at the confines of the clouds

And on their heights 

Repose symbols of deafness

Deaf is the air

An epidemic

Crawls on the city.

 

And the passerbys,

to avoid the street

jostle

bristle against each other

They swallow the stagnant air

… on café terraces.

 

Empty of birds

The sky of this ancient city

Its children dance in complete quiet

Its inhabitants

Stop and stop, exhausted.

They get used to it.
On the dusty minarets
Tired throats wail

A last cry.

translated from the French by Sarah Riggs